Près de 800 personnes malgré le pont, ont assisté au meeting Delafosse-Glucksmann sous un soleil rayonnant dans le quartier d’Antigone du feu bâtisseur Georges Frêche. Une tonalité europhile combattive mais pas seulement.
Le meeting annonçait Claire Fita, élue régionale et candidate sur la liste PS/PP et Cloé Ridel, porte-parole du PS, née dans le Gard. Mais le duo attendu était celui du ticket Delafosse-Glucksmann. Les militants et sympathisants de gauche le savent, le maire de Montpellier lorsqu’il n’est pas exténué, est devenu un orateur hors pair, dans un genre plus bateleur que le député européen. Et le duo a parfaitement opéré dans une tonalité implicitement fédéraliste. Internationalistes et antifascistes, l’un comme l’autre ont plaidé en défense de l’Ukraine ou rappelant ce qu’avait été la douleur de l’Espagne et de ses réfugiés pendant le franquisme, pour un département héraultais ayant servi de terre d’exil.
Dénonçant la politique des petits pas et la pantalonnade en forme d’humiliation consentie à Moscou, lorsque l’ambassadeur de France s’est rendu à l’investiture du nouveau mandat de Poutine, R.G a martelé son message pour une Europe puissance. Rappelant l’identité internationaliste de la gauche, contre le piétinement de son héritage en son sein, il fit écho au Maire de Montpellier nommant les populistes des deux rives qui brutalisent la démocratie, le débat serein et font la part belle à l’impérialisme russe contre l’Europe.
C’est sur ce crédo que la tête d’affiche européenne a insisté devant les évènements actuels en Géorgie, rappelant ceux de la place Maïdan à Kyiv en 2014, plaidant pour l’accueil des Géorgiens au sein de la famille européenne. « Qu’est-ce que la gauche si ce n’est aussi se dresser contre les dictatures ? » rappelait il, comme un énième droit de réponse à LFI. Insistant sur la complémentarité des questions sociale et écologique, il refermait le débat à gauche entre tenants de priorités concurrentes. Le candidat PS/PP rappelait la nécessité de faire l’une avec l’autre sans ajournement et sans reculade devant le lobby productiviste agricole.
Mais l’essentiel était peut-être ailleurs ce samedi après-midi. Revigorant l’héritage féministe de la gauche en promettant la bataille pour le droit à l’IVG dans la charte des Droits européens, R. Glucksmann rappelait nommément le combat de Halimi ou de Badinter quand M. Delafosse puisait chez J. Delors et F. Mitterrand la conviction européenne de la gauche et de ses aspirations universelles. C’est à ce peuple de gauche que ces deux-là emportaient l’adhésion du public. Souvent vécue comme un laboratoire des politiques urbaines avec la gratuité des transports métropolitains, la revendication d’un habitat mixte et des places redimensionnées pour faire face au défi climatique, Montpellier et les habitants de la Métropole présents semblaient conquis. Un discours à deux voies, non sans émotion, décidé à s’adresser à la Raison et l’intelligence des électeurs. Un pari osé mais digne en guise d’issue, de relèvement et de fin des faux semblants pour la gauche après le 9 juin. C’est ce projet que le PS de Castelnau-le-Lez portera.