Un débat public mal emmanché à Castelnau

Fort des derniers échecs urbanistiques de M. Lafforgue, maire de la commune, l’opposition de droite par la voix de M. Miro attaque tous azimuts contre les projets éconduits par M. le Préfet de l’Hérault. Si nous nous réjouissons de la conversion formelle d’une partie de la droite locale aux préoccupations environnementales, l’alternative au tout béton de l’actuelle majorité le long de l’Avenue de l’Europe n’est pas l’arrêt des investissements et le retour mythifié au village gaulois d’antan.

Bien sûr, sans concertation, sans prise en considération des modifications climatiques, sans équilibre de l’habitat social dans la commune, on se trompe et on déçoit. L’équipe de M. Lafforgue en fait l’amère expérience mais son rival de droite rêve du retour à une banlieue pavillonnaire et paisible à l’écart du développement métropolitain. Non seulement c’est d’un passéisme navrant mais c’est rigoureusement impossible. Les habitants de Castelnau et de la Métropole ont investi le territoire comme un bassin de vie, d’emploi, de loisir, de culture de plus de 600 000 habitants, loin des frontières communales. C’est le sens des projets engagés par la majorité métropolitaine de gauche de M. Delafosse, pour éviter l’asphyxie en matière de démographie et de transports. Aussi, si nous nous inscrivons contre les projets irréfléchis et encourageons les citoyens à se saisir de l’enquête publique sur la modification du PLUI (Plan Local d’Urbanisation Intercommunal), nous ne partageons pas l’idée d’une décroissance portée par une partie de la droite et éventuellement de la gauche. Mieux aménager, mieux penser le développement, mieux concerter, c’est affronter le réel, la démographie dynamique de la métropole de Montpellier dont nous faisons partie et dont Castelnau tire une partie de ses richesses et son cadre de vie. Refuser le DEM (Détournement Est de Montpellier) revient à accepter l’asphyxie des communes situées à l’Est de la Métropole jusqu’à Lunel et son intercommunalité. La question de la délocalisation de la clinique du Parc à Sablassou ne saurait se réduire à la seule question fermée de l’occupation de 10 ha sur 130 ha (dont 2.7 de terres agricoles de qualité). Il convient d’envisager toutes les possibilités. La nécessité du départ de cette verrue au bord du Lez qu’est l’emplacement de l’actuelle clinique, peu pratique d’accès et peu commode pour les castelnauviens et usagers de la Métropole, n’est pour nous pas négociable. Sanctuariser toute ou partie de la plaine agricole de l’Est de Montpellier? Pourquoi pas, à la condition d’envisager une densification et une verticalisation de l’habitat sans quoi les efforts faits d’un côté se traduiront par l’étalement urbain de l’autre à moins d’interdire l’accès aux nouveaux venus, ce qui n’est pas dans nos principes politiques.

Voilà pourquoi les socialistes de Castelnau-le-Lez seront soucieux, avec leurs partenaires habituels de gauche, dans les mois à venir, de proposer des alternatives crédibles au bénéfice de toutes et tous et d’éviter les raccourcis les plus démagogues qui peuvent soutenir l’intérêt du moment mais ne servent en rien le débat public.

Najate HAIE

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